Le 23 février 2022 (1 jour avant)
La nuit enveloppe Kyiv alors que nous chargeons la voiture de location. Kateryna vient de finir sa journée, et le mannequin nous attend de l’autre côté de la ville. Le crépuscule s'étire en une douce tranquillité, contrastant avec la tension qui pulse sous la surface de la ville. Des ordres de fermeture des accès à la ville dès 22h00 pèsent sur nos épaules alors que nous filons à travers les rues étonnamment calmes.
Vers 21h30, à la sortie de la Kyiv, le contraste entre la tranquillité apparente de la route et l'intensité du poste de contrôle militaire est frappant. Des blocs de béton, des sacs de sable, et des militaires armés établissent un périmètre sécurisé. Après un bref échange et une vérification de nos documents, nous sommes autorisés à continuer.
La route vers Odessa est étrangement calme, enveloppée dans l'obscurité. Le silence est seulement interrompu par le faible bourdonnement du moteur et le bruit occasionnel de nos conversations à voix basse. Vers 2h00 du matin, le réservoir est vide, et malgré le sommeil qui me gagne, je m'arrête à une station-service. Je remplis rapidement d'une dizaine de litres, suffisamment pour nous permettre d'atteindre notre destination sans nouvel arrêt.
Nous arrivons finalement à l'hôtel à Odessa. L'établissement, avec sa décoration récente et singulière, promet d'être un cadre parfait pour le shooting prévu. Il est maintenant 3h06 du matin quand je me glisse entre les draps de notre lit. L'heure est tardive, mais l'anticipation du travail à accomplir demain garde mon esprit éveillé quelques instants de plus. Malgré cela, le sommeil me gagne rapidement, mais les heures de paix étaient comptées, le chaos grondait déjà à l’horizon.