Jour 19: Ça va mal.

Jour 19: Ça va mal.

Jan 20, 2022

Cher journal,

je te mentirais si je te disais que ça va bien. J'ai le moral, mais il faut un peu être aveugle pour ne pas s'apercevoir que les temps sont durs. On a encore cette espèce d'impression d'être en stand-by. Comme des fleurs gelées sous la neige. En dormance. Ce que je déteste le plus de cette pandémie, c'est que ça accapare tous les sujets. Dès que tu veux demander des nouvelles de quelqu'un, dès que tu es témoin de conversations de trottoir, quand tu croises tes voisins, quand t'allumes la radio, quand tu veux lire le journal, TOUT parle de la pandémie. En bien, en mal, en long et en large, le sujet a peinturé toutes les villes. Alors on attend.

Au moins, le couvre-feu est terminé. Pas que je sortirais en janvier après 22h, mais il y a tout de même quelque chose d'insupportable à s'imaginer que les gens autour de moi, ceux qui ont des vies à vivre aussi, ne sont pas libres de leurs allées et venues. J'aime l'anonymat de la vie normale. Pouvoir se fondre dans les foules sans savoir ce que chacun fait. Ces temps-ci je te dirais que c'est assez facile de deviner ce que les gens font, ils vont à l'épicerie, la quincaillerie ou la pharmacie. Y a le parc aussi. Qui est rendu le chalet des citadins. On y fait de la raquette, du ski de fond, du patin... On se garde en vie quoi.

Il n'en reste pas moins que la vie est encore jolie. Dure, comme d'hab, mais jolie. Souffrante en fait. Mais la lune est encore pleine (ma fille pense que la lune est toujours pleine à l'Halloween question de décor et parce qu'une fois elle l'était), la neige est blanche, blanche, blanche, il fait froid, mais ça fait crounch-crounch quand on marche... Eh puis mon chat ressemble à un coussin.

N'empêche, j'espère que ce putain de virus nous lâchera bientôt.

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