Les chemins de fer russes connaissent cette année leur "échec le plus profond" depuis 16 ans et la crise de 2008-09", écrivent les analystes de MMI Russia. Sur les 15 "éléments" que la société suit dans ses statistiques, 11 étaient négatifs.
Les expéditions de charbon, la principale cargaison des chemins de fer russes, qui représente environ un tiers de toutes les expéditions, ont chuté de 6,2 % après que les mineurs de charbon ont fait face à un effondrement des exportations et ont été contraints de réduire la production à son niveau le plus bas depuis la pandémie de 2020.
Les expéditions de métaux ferreux ont chuté de 9,9 % - également à la suite de la baisse des ventes à l'exportation des sidérurgistes.
Les expéditions de bois, qui ont chuté de 14,2 % l'année dernière après que les pays de l'UE ont imposé un embargo sur les expéditions en provenance de Russie, ont encore chuté de 1,7 % cette année
Les chargements de marchandises de construction ont chuté de 14,4 %, ceux de ciment de 4,7 %, ceux de céréales de 3,3 %, ceux de produits chimiques de 2,9 %, ceux de pétrole et de produits pétroliers de 1,1 %.
"La dynamique négative du trafic de marchandises pour la troisième année consécutive reflète très bien l'une des principales tendances de l'économie russe au cours des dernières années, à savoir le déclin constant des échanges avec le monde extérieur", indique MMI : le transport de marchandises d'exportation, principalement de matières premières, est en déclin constant.
En outre, le réseau des chemins de fer russes lui-même connaît des problèmes croissants : au cours du premier semestre, la vitesse moyenne des trains est tombée à son niveau le plus bas depuis 12 ans (36,5 km/h), et certains mois, elle est tombée en dessous de 35 km/h - la valeur la plus basse depuis 1991.
Les problèmes croissants liés au matériel roulant et la tentative de détourner les flux de marchandises vers l'Est ont conduit le réseau des chemins de fer russes - le troisième au monde - au bord de l'effondrement. L'année dernière, le nombre de "trains abandonnés" a été multiplié par 2,4 pour atteindre 42 600, notamment en raison de pannes massives des locomotives. Les problèmes de RZD s'accumulent depuis des décennies - il s'agit d'une usure importante du parc de matériel dans les dépôts de réparation, ainsi que des locomotives diesel qui ont été fabriquées en Ukraine, explique Sergey Belov, rédacteur en chef de Rollingstock Agency.
En 2024, la société a été frappée par un manque de personnel, manque de conducteurs de train, d'inspecteurs de wagons, de monteurs de voies, explique Mikhail Burmistrov, directeur d'Infoline-Analytics : "De plus en plus souvent, le manque de personnel non seulement limite, mais paralyse presque le travail des gares".
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