Lierre terrestre

Lierre terrestre

Apr 09, 2025

Glechoma hederacea (Lamiacées)

On l’appelle aussi Courroie de Saint-Jean, Courroie de terre, Couronne de terre, Drienne, Gléchome faux-lierre, Gléchome lierre terrestre, Herbe de Saint-Jean, Herbe du bonhomme, Lierret, Rondelotte ou Rondette.

Originaire d’Eurasie, le lierre terrestre a marché dans les pas des colons européens et s’est naturalisé dans plusieurs régions du globe, notamment en Amérique du Nord. Il aime les sols riches, frais et ombragés comme la lisière des bois ou l’ombre des haies, mais peut s’accommoder du plein soleil. Rampant et potentiellement envahissant, le lierre terrestre forme des tapis denses dans les lieux où il se plait.

Identification

Cette section présente les traits généraux de la plante, mais ne permet en aucun cas son identification par un néophyte. Si vous ne connaissez pas la plante, ne vous fiez pas à cette description pour la cueillir et risquer de vous empoisonner.

Le lierre terrestre s’étend en émettant de longs stolons grêles qui s’enracinent aux nœuds. Le printemps suivant, chaque nœud émet une tige dressée de 5 à 20 cm de hauteur. Comme toutes les plantes de sa famille, la tige est quadrangulaire et porte des feuilles décussées, c’est-à-dire opposées deux par deux et décalées de 90 degrés d’une paire à l’autre. Les feuilles sont petites, en forme de cœur ou de rein, et leur bord est régulièrement crénelé.

Le lierre terrestre fleurit au printemps. Les fleurs bleues ou mauves sont groupées par trois ou quatre à l’aisselle des feuilles. Leur corolle est formée de cinq pétales soudés en un tube qui s’ouvre à son extrémité en formant deux lèvres ou cinq lobes inégaux. La lèvre supérieure est plus petite, redressée et divisée en deux lobes. L’inférieure est nettement plus voyante avec son lobe central échancré et entouré de deux lobes satellites. Elle est ornée d’une double ligne pointillée qui s’enfonce dans la corolle et jouerait le rôle de guide pour indiquer aux insectes le chemin du nectar.

Usages

On utilise les parties aériennes fleuries, qui sont anti-inflammatoires, antitussives, astringentes, diurétiques, expectorantes, mucolytiques et vulnéraires.

Principes actifs

Cette section présente une liste non exhaustive des composés de la plante qui ont été identifiés comme contribuant à ses effets.

  • Des flavonoïdes : hyperoside, isoquercitrine, rutine, cosmocyine, cynaroside, cosmoriine.

  • Des triterpènes : acides ursoliques α et β, acide oléanolique.

  • Une huile essentielle (0,03 à 0,06 %) composée de : p-cymène, linalol, limonène, menthone, pinène, pinocamphone, pulégone et gléchomafurane.

  • Un stéroïde : le β-sitostérol.

  • Des acides phénoliques : l’acide rosmarinique auquel on attribue un effet astringent et anti-inflammatoire

  • Une lactone diterpénique : la marrubiine à laquelle on attribue l’effet expectorant.

Indications

Cette section regroupe les indications et les posologies généralement utilisées. Les posologies sont données à titre informatif et ne doivent en aucun cas être considérées comme des prescriptions. Seul un médecin est capable d'évaluer votre état de santé et de vous prescrire un traitement adéquat.

Contre l’infection et l’hypersécrétion des muqueuses, notamment de la sphère oto-rhino-laryngologique (rhume, sinusite, rhinorrhée, encombrement des bronches), la toux (bronchite, coqueluche), l’asthme, la diarrhée, les hémorroïdes et les acouphènes :

  • Infusion de 2 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.

  • Teinture (1:2 éthanol à 40 %) à raison de 0,75-1 ml, 3 fois par jour.

  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour.

  • Sirop (100 %) obtenu à partir d’une infusion/macération (10 heures) de 50 g par litre d’eau ; prendre 15 ml, 3 ou 4 fois par jour.

Contre les abcès et les blessures (plaies, ulcères, ecchymoses) :

  • Cataplasme avec les parties aériennes séchées et pulvérisées, puis mélangées avec de l’eau jusqu’à l’obtention d’une pâte.

  • Compresse avec une infusion de 50 g par litre d’eau.

  • Huile (1:20 à froid, 1 mois) à appliquer 3 fois par jour.

  • Bain de bouche avec l’infusion.

Précautions

L’usage du lierre terrestre est contre-indiqué en cas de grossesse ou d’épilepsie. Par ailleurs, certains de ses composés, comme la pulégone, peuvent provoquer, à fortes doses, des brûlures d’estomac, des irritations du tractus digestif et la diarrhée.

Références

  • Base de données d’ingrédients de produits de santé naturels, Santé Canada : webprod.hc-sc.gc.ca/nhpid-bdipsn

  • Herbal medicines, third edition. Joanne Barnes, Linda A. Anderson, J. David Phillipson. Pharmaceutical Press. 2007.

  • La phytothérapie : Se soigner par les plantes, Dr Jean Valnet. Le Livre de Poche. 2016.

  • Le livre des bonnes herbes, troisième édition révisée. Pierre Lieutaghi. Actes Sud. 1996.

  • Le petit Larousse des plantes qui guérissent – 500 plantes et leurs remèdes. G. Debuigne, François Couplan. Éditions Larousse. 2013

  • Tela Botanica : www.tela-botanica.org

  • Traité pratique et raisonné de l’emploi des plantes médicinales indigènes. François-Joseph Gazin, Henri Cazin. Faculté de médecine de Paris. 1868.

  • Wikiphyto, L’encyclopédie de la Phytothérapie : www.wikiphyto.org

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Les propriétés et les indications soulignées correspondent à des effets observés au cours d’études cliniques.
Pour savoir comment préparer les plantes médicinales, lire Préparations, Doses et Équivalences.
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